Désignation
Dénomination : outil
Précision sur la dénomination : outil de pêche à pied
Appellation : pinjoué
Description
Commentaire descriptif : Ce grand dranet pliant est constitué de deux bras, appelés perches ou quenouilles, qui tendent un filet de largeur d'ouverture réglable (de 145 à 150 cm). Les quenouilles se terminent par des patins en bois, prolongés par des cornes de vache, dits patins d´usure. La poche est calculée en fonction de la largeur du dranet. La maille utilisée est de 10 mm, voire de 10,5 mm. Une ralingue plombée retient le filet, à l´avant sur les perches et permet de lester le filet pour que celui-ci plonge davantage vers le fonds. L´écartement du dranet est maintenu à l´aide dune barre en bois appelée « l´essuiblais ». Le manche est en saule, coudé, plus ou moins court (210 cm). Une bande de cuir fixée à la taille du pêcheur aide à pousser l´armature et à maintenir l´équilibre de l´ensemble.
Catégorie(s) technique(s) : crochet
Matériau(x) et technique(s) : bois ; corne ; plomb ; cuir
Dimensions : h = 210 ; la = 150
Historique
Commentaire historique : Le grand dranet pliant en croix représente un outil de pêche à pied spécifique des pêches d'estran sur des fonds sablo-vaseux ou caillouteux, de grand marnage, comme dans la baie de Saint-Brieuc et dans la baie du Mont-Saint Michel.
Le dranet de la baie de Saint-Brieuc, appelé "bichette" à Saint-Jacut de la mer et sur la côte normande, reprend cette appellation de la Rance à Cherrueix. Il est appelé "pinjoué" sur la côte du Val André. Le pinjoué recensé ici est l'oeuvre de Jean Clément de Pléneuf-Val-André, qui a longtemps pratiqué les pêches d'estran le long des côtes de la baie de Saint-Brieuc.
Le grand dranet permet de prendre dans sa souille de la crevette grise, du bouquet, quelque fois des soles, des plies, des mulets et même le homard aventureux. Il est utilisé de mars à novembre entre Jospinet et Cotentin (commune de Plaguenoual) et dans toutes les petites baies jusqu'en Rance
Commentaire sur l'intérêt de l'oeuvre : Cet outil très spécifique est devenu très rare aujourd'hui. Son étude fait partie d'une enquête ethnographique en cours sur les pêches d'estran en Bretagne nord.