Époque moderne -
* 1498 : Louis XII rompt son propre mariage avec Jeanne d France pour épouser la duchesse et reine douairière Anne.
* 1514 : Claude de France, fille d'Anne et de Louis XII, hérite de la Bretagne et épouse François Ier, malgré l'opposition de sa mère, Anne, et après la mort de cette dernière. Elle lègue le duché à son époux, et à sa mort en
* 1524 : François, fils de Claude et de François Ier, hérite du duché. Il est couronné à Rennes et reconnu duc sous le nom de François III, son père le roi François Ier conservant l'usufruit du duché.
* 1532 : union de la Bretagne et de la France requise par les États de Bretagne, l'édit d'union étant précédé et suivi d'autres documents:
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o le premier document publié est la Lettre de Vannes en août,
o il est suivi de la signature de l'Édit d'union entre la Bretagne et la France,
o pour rassurer le parlement, le roi François Ier confirme les privilèges de la Bretagne par l'Édit du Plessis-Macé en septembre.
* 1536 : François III meurt, bien avant son père. Son frère Henri lui succède comme dauphin du royaume de France et comme duc de Bretagne, mais ne sera pas couronné.
* 1547 : Le dauphin-duc Henri monte sur le trône de France sous le nom d'Henri II. Toute allusion à un duc de Bretagne disparaît, mais une certaine autonomie fiscale et réglementaire subsiste, défendue par les États de Bretagne contre les empiètements de la cour royale.
* 1590-1598 Guerre de la Ligue : Du chef de sa femme la comtesse de Penthièvre, le duc de Mercoeur (gouverneur de Bretagne) ambitionne de se faire proclamer duc de Bretagne et s'allie avec le roi Philippe II d'Espagne. Celui-ci a d'autres vues et pense installer sa fille Isabelle (descendante aînée d'Anne, de Claude et des derniers Valois) à la tête d'un duché de Bretagne reconstitué. Henri IV amènera Mercoeur, brouillé avec Philippe II, à une soumission honorable.
* 1675 : la Cornouaille voit se soulever les Bonnets Rouges, réprimés par le duc de Chaulnes.
Les insurgés étaient en contact avec la Hollande et attendirent des secours qui ne vinrent pas. La répression est féroce. Des centaines de Bretons sont pendus ou roués. Sebastian Ar Balp, le chef de l'insurrection est assassiné fortuitement d'un coup d'épée par le Marquis de Montgaillard, noble du Languedoc, ancien colonel de l'Armée française au régiment de Champagne, chef de la réaction de la noblesse contre l'insurrection populaire, qui était alors prisonnier des Bonnets Rouges. Madame de Sévigné a raconté dans sa lettre en date du 5 janvier 1675 à Mme de Grignan, sa fille, que des soldats français en garnison à Rennes ont embroché un enfant breton pour le rôtir ! : " Ils s'amusent à voler ; ils mirent l'autre jour un petit enfant à la broche ! ". Une rue entière de Rennes qualifiée de séditieuse est évacuée de ses habitants jetés à la rue sans ménagements et l'ordre est donné le 20 avril 1676 de démolir toutes les maisons jusqu'au niveau de la chaussée. Ils errent ensuite dans les rues de Rennes au grand désespoir du reste de la population. Source: "La Révolte du Papier Timbré advenu en Bretagne en 1675", Arthur de La Borderie, Saint-Brieuc 1884.)
* 1720 : conspiration de Pontcallec : des membres de la petite noblesse, en contact avec l'Espagne, mènent un soulèvement anti-fiscal contre le Régent. Le marquis de Pontcallec et six autres conjurés furent arrêtés, jugés et exécutés sur la place du Bouffay à Nantes sur l'ordre de l'abbé Dubois, ministre du régent du royaume de France, Philippe d'Orléans.
* 4 août 1789, dite « Nuit du 4 août » : à Paris, l'assemblée constituante proclame à l'unanimité l'abolition de tous les privilèges féodaux, ce qui inclut ceux des provinces.
La Bretagne « province réputée étrangère » perd ainsi son existence juridique, son autonomie, son Parlement, et ses particularités administratives, fiscales et juridiques, garanties par l'édit d'Union de 1532. Cette décision est l'une des causes de la chouannerie. Pour l'anectode, on retiendra que la première idée d'abolition a été proposée la veille au Club breton à Paris.
Le découpage de la Bretagne en départements prend pour base la division existante de la province en présidiaux. L'évêché et le présidial de Nantes coïncidant à peu près, la Loire-inférieure en reprend presque exactement l'emprise à quelques aménagements près, notamment à sa frontière sud sur les Marches séparantes entre Bretagne et Poitou. La définition du Morbihan se fait sans difficulté sur un moyen terme entre les limites du présidial et celles de l'évêché de Vannes, cette ville en restant naturellement le chef-lieu. Le Finistère sera établi sur le présidial de Quimper un peu retouché, malgré les contre-projets des députés brestois qui réclamaient d'obtenir le chef-lieu autour d'un Finistère entier ou réduit à sa moitié nord. Le grand présidial de Rennes hérité de l'ancienne Domnonée est divisé entre St-Brieuc et Rennes. Les départements des Côtes du Nord et de l'Ille & Vilaine qui en sont issus sont arrondis aux dépends de leurs voisins. Une âpre négociation entre villes fera échouer le projet d'un département autour de St-Malo. Nb Les présidiaux étaient eux-même issus de l'évolution des baillies médiévales.